Article 1 - La plus grande bénédiction de ma vie ? Le jour où je me suis complètement perdu.
“Je me sens perdu(e).” Et si ce n'était pas une fin, mais le début de tout ?
Pour ce premier article, je ne vais pas vous donner une leçon, mais une confession. Je vais vous partager une part de mon histoire, une histoire qui, je l'espère, résonnera avec la vôtre.
Avant même de parler de foyer intérieur, de souveraineté ou de mission de vie, je veux vous ramener là où tout a commencé pour moi.
Pendant des années, j'ai été un Capitaine qui naviguait en pleine tempête sans carte ni boussole. De l'extérieur, le navire semblait solide : une carrière de manager, une vie de famille normale, une performance constante. Mais à l'intérieur, dans la cabine, régnait une anxiété sourde, un sentiment de ne jamais être à ma juste place, d'être profondément perdu.
J'ai cru que je devais ramer plus fort, être plus performant, pour enfin trouver un port où jeter l'ancre. Le résultat a été l'épuisement total, ce que le monde appelle un burn-out, et que j'appelle aujourd'hui ma plus grande bénédiction : la "nuit noire de l'âme".
C'est dans ce moment de chute, où toutes les cartes extérieures sont devenues inutiles, que j'ai été forcé d'entamer le seul voyage qui compte vraiment : celui du retour à la maison, à l'intérieur de moi.
La société nous apprend à craindre le sentiment d'être "perdu". On le voit comme un échec, une anomalie qu’il faut soigner. Mais j'ai appris que c'est tout le contraire. C'est un appel. C'est votre âme qui, avec une infinie sagesse, tire le frein à main et vous dit : "Ce n'est plus la bonne direction. Il est temps de rentrer à la maison."
Ce sentiment n'est pas le signe que votre vie est finie. C'est le signe que le rôle que vous jouiez est devenu trop petit pour vous, et que votre véritable vie est prête à commencer.
La Reconnexion : Bâtir son Foyer Intérieur
Ce "retour à la maison" n'est pas une image poétique. C'est le début d'un chantier concret : la construction de son "Foyer Intérieur".
Qu'est-ce que le Foyer Intérieur ? C'est cet espace en vous de calme, de force et de sécurité qui ne dépend d'aucune circonstance extérieure. C'est votre port d'attache permanent. C'est le lieu où vous n'êtes plus la victime de vos émotions ou des attentes des autres, mais le souverain de votre propre royaume.
Pendant des années, j'ai cherché ce foyer à l'extérieur : dans la validation d'une relation, dans le succès d'un projet, dans le regard des autres. C'était une quête épuisante, car tout ce qui est extérieur peut disparaître. La véritable révolution a été de comprendre que je devais devenir mon propre refuge.
Construire ce foyer, c'est un travail de chaque instant. C'est apprendre à se connaître, à observer ses propres schémas sans jugement, à calmer son système nerveux, à nourrir son corps et son âme. C'est un acte d'amour et de discipline envers soi-même. C'est le chemin de la véritable autonomie. Et le premier outil sur ce chemin, le plus simple et le plus puissant, est celui qui nous permet de devenir le témoin de notre propre vie.
Passons à la pratique : Le Journal d'Observation
Si vous vous sentez perdu(e) aujourd'hui, ne cherchez pas une nouvelle destination. Prenez un carnet. Pas n'importe lequel, un carnet qui sera votre compagnon de route, votre confident, votre miroir. C'est votre Journal d'Observation.
Le but n'est pas d'écrire un roman, mais de devenir le scientifique bienveillant de votre propre expérience. Voici comment commencer :
- Le Rituel : Chaque jour, à un moment calme, posez-vous avec votre carnet.
- Le Point de Départ : Écrivez simplement, sans jugement : "Aujourd'hui, je me sens..." et nommez l'émotion principale (perdu, triste, en colère, joyeux...).
- L'Investigation : Posez-vous quelques questions simples, comme un détective de l'âme :
- Quelle situation a déclenché cette émotion ?
- Quelle a été ma réaction automatique (mes pensées, mes gestes) ?
- Qu'est-ce que cette situation révèle sur mes peurs ou mes besoins profonds ?
- L'Acte Souverain : Terminez en vous demandant : "Quelle est la plus petite action que je peux poser maintenant pour prendre soin de moi ?"
Le simple fait de nommer ce qui est, d'en être le témoin, est le premier pas du Capitaine qui reprend la barre de son navire.
Et vous, quel a été le premier signe, aussi petit soit-il, qui vous a montré qu'un nouveau chemin était possible ? Si le cœur vous en dit de partager votre histoire, ou si cet article a fait écho en vous, vos retours et vos questions sont les bienvenus par e-mail à
"La blessure est l'endroit par où la lumière entre en vous." - Rumi
Infinie gratitude,
Solas Cearta
Dans notre prochain article, nous explorerons ce "vide" terrifiant qui suit souvent la sensation d'être perdu, et comment apprendre à l'habiter plutôt qu'à le fuir. Rendez-vous dimanche prochain.
Témoignages de la Tribu
C'est ici que j'afficherai vos témoignages que vous m'envoyez par e-mail, Whatsapp ou autre, de manière anonyme ou pas, selon le choix de chacun. Par exemple : "Témoignage de M. : 'Cet article m'a fait pleurer. J'ai compris que je n'étais pas seule à ressentir ce vide...' "
18-08-2025 - Elisabeth : "Je crois que chaque épreuve est une leçon déguisée, portant en elle un cadeau pour qui sait prendre de la hauteur. Pourtant, cette conviction se heurte à une réalité brutale : quel cadeau peut-il y avoir dans la naissance d'un enfant handicapé ou dans un premier cri poussé sous les bombes ? Cette question me tourmente.
Je n'avais jamais pensé à l'image du phare, mais elle résonne profondément en moi. J'ai conscience, pour l'avoir parfois entendu dire, que ma propre lumière, au-delà de mon propre chemin, peut en éclairer d'autres. C'est peut-être là que réside une partie de la réponse : même dans la tempête et la tristesse, que j'essaie de contenir, ma simple présence peut servir de repère."