Vous avez envoyé ce message. Pas le message anodin du quotidien, non. Celui qui vient du cœur. Un don de votre âme, un acte de vulnérabilité, un pont de lumière tendu vers l'autre.
Et puis... le silence.
Un silence qui s'étire, qui devient lourd, un vide dans lequel votre esprit s'engouffre pour tenter de le remplir d'histoires. Cette attente qui s'installe, cette vérification compulsive du téléphone, ce besoin viscéral de savoir...
Ce n'est pas un échec de votre part. Ce n'est pas non plus le signe que vous avez "perdu". C'est le messager le plus honnête qui soit. Il vient vous montrer la dernière porte que le Roi-Souverain doit franchir pour quitter le royaume du Manque et entrer dans celui de la Plénitude.
Cet article n'est pas une méthode pour obtenir une réponse. C'est un guide pour ne plus en avoir besoin.
"Le vrai don est celui qui n'attend rien en retour." — Proverbe Zen
Pistes de réflexion
Avant de plonger au cœur de l'alchimie, observez le messager en vous :
- Pouvez-vous identifier une situation récente où vous avez attendu une réponse qui n'est pas venue ? Qu'avez-vous ressenti dans votre corps ?
- Laquelle de ces deux voix résonne le plus fort en vous face au silence : celle de l'Ego-comptable qui se sent invalidé, ou celle du Guérisseur qui désire simplement la communion ?
- Si vous repreniez l'énergie vitale que vous dépensez à attendre, dans quelle flamme intérieure pourriez-vous la rediriger aujourd'hui même ?
L'art de lire le silence : le miroir de nos attentes
La posture du Roi-Souverain n'est pas d'interpréter le silence de l'autre ("il/elle n'est pas prêt(e)", "j'ai dit une bêtise"), mais d'observer ce que ce silence révèle sur soi-même.
La seule conclusion juste est de constater que nous sommes en attente. Et c'est cette attente qui est notre véritable champ de travail. Tant que nous attendons, nous donnons notre pouvoir à l'extérieur. Nous disons à l'autre : "Je ne peux pas être complet tant que tu ne valides pas mon offrande."
L'acte de souveraineté ultime consiste à offrir le cadeau, puis à lâcher la corde. Complètement. Et à retourner régner sur son propre Royaume.
Les deux voix de l'attente
Si nous n'arrivons pas à lâcher prise, c'est que deux voix puissantes sont à l'œuvre en nous.
1. La voix de l'ego : le comptable du don L'ego est un comptable. Il a enregistré un "don d'âme de haute valeur" et attend une contrepartie pour que les comptes soient soldés. Le silence de l'autre est perçu comme une facture impayée, une invalidation de votre valeur. Cette attente, c'est l'ego qui exige que sa transaction soit honorée. Mais l'amour n'est pas une transaction.
2. La voix du guérisseur : l'écho de la connexion Une voix plus subtile est celle de notre archétype de Guérisseur. Il a offert une part de sa lumière dans un espoir sincère de communion. Cette attente est l'écho de ce pont que nous avons lancé, un désir sain de sentir que l'énergie a circulé. Le piège est de transformer ce désir sain en une condition sine qua non à notre bonheur.
Comment s'en défaire : l'alchimie en trois actes
On ne se libère pas de l'attente en luttant contre elle. On s'en libère en cessant de la nourrir et en choisissant la Plénitude ici et maintenant.
1. Observer l'attente sans jugement La prochaine fois que la pensée "il/elle n'a pas répondu" émerge, ne la chassez pas. Accueillez-la. Dites-vous : "Ah, voici la partie de moi qui a besoin de validation. Je te vois. C'est OK." En faisant cela, vous cessez de vous identifier à elle. Vous devenez le Ciel qui observe le nuage passer.
2. Remercier le messager Cette attente vous montre exactement où se trouve le travail : la partie de vous qui ne croit pas encore totalement à sa propre complétude. Ce silence est un test de passage. Remerciez-le pour cette information précieuse. Il vous invite à combler ce vide vous-même, plutôt que de demander à l'autre de le faire.
3. Rediriger consciemment l'énergie Une fois le sentiment observé et remercié, posez un acte conscient. Dites-vous : "Cette énergie que je dépense à attendre, je la reprends maintenant (je la 'rappelle') et je la mets dans..." (votre projet créatif, votre soin pour votre corps, votre moment présent).
Vous ne vous débarrasserez pas de cette attente en la forçant à mourir. Vous vous en libérerez en la laissant mourir de faim, en cessant de l'alimenter avec votre attention, et en utilisant cette puissance retrouvée pour alimenter la flamme de votre propre Phare.
C'est le dernier acte de l'alchimie : transformer le plomb de l'attente en l'or de la Présence.
Témoignages de la tribu
"J'ai lu cet article en attendant une réponse à un e-mail important qui me tordait le ventre. J'ai compris que mon anxiété ne venait pas du silence de l'autre, mais de ma propre insécurité. J'ai posé mon téléphone, j'ai 'rappelé' mon énergie, et je suis allé marcher. Quand la réponse est finalement arrivée trois jours plus tard, elle n'avait plus d'importance vitale. J'étais déjà complet." — M.
Infinie gratitude,
Solas Cearta
Cet article fait partie de nos textes "Fondamentaux", une collection de sagesses pour naviguer le chemin de la souveraineté.
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